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Réflexions liturgiques et théologiques

lundi 13 février 2012

« La réincarnation »
   Chers Frères et Sœurs, nous marchons vers le point culminant de notre foi : la semaine Sainte et la Fête de Pâques, la mort et la résurrection de Notre Seigneur Jésus Christ, point d’orgue de son incarnation.
   En ces temps où la pensée new-âge et le syncrétisme remplacent l’esprit de synthèse, bouscule, et dépèce les systèmes religieux existants, il me parait indispensable de faire le point sur le sujet de la transmigration des âmes et de « leur réincorporation » (réincarnation).
   Je propose donc à votre réflexion un résumé que je fis d’un cours de Saint Jean de Saint Denis qu’il donna le 13 janvier 1970.
   Cette antique croyance de la transmigration, nous est venue des Indes. Elle s’épanouit par l’intermédiaire de la Théosophie fondée par Mme Blavatsky, et se diffusa dans de nombreux pays. Cette personne croyait en l’Esprit, mais non au Dieu créateur, son mouvement vint « en réaction d’un 19 ème siècle matérialiste, horizontal et moral ». Une chose est assez curieuse: c'est que cette dame avait commencer par refuser d'admettre la réincarnation d'une façon générale.Dans "Isis unveiled" elle envisageait seulement un certain nombre de cas d'exception.Par exemple un être qui, n'étant plus réellement soumis à la mort , continuerait, pour certaines raisons, son existence terrestre en utilisant successivement plusieurs corps différents. Mais cela se situe en dehors de l'humanité ordinaire!. Ce phénomène donna naissance à un schisme: « l’anthroposophie » de Steiner  qui réintroduit le Christ, et une certaine notion de Dieu. Puis déferla l’importante vague de l’hindouisme qui se propagea, même en milieu chrétien, auprès de ceux qui se sentaient mal à l’aise avec le « juridisme et l’injustice chrétienne » de nos misères. Le nouveau discours prend le contre pied : « Vous êtes malheureux, oui, mais vous faites des expériences, vous rachetez votre passé, et, peu à peu, vous vous élevez vers la libération totale ».                                                                                             Le 2ème argument  en faveur de la réincarnation est l’expérience de ceux qui, tout à coup, ont la connaissance d’un pays, d’une époque, de personnages qui leur étaient inconnus, et qui d’un coup se sentent comme ayant déjà vécu ces expériences.
   Il est bon de préciser que la religion égyptienne n’acceptait pas la transmigration, de même que la Perse, les Celtes « qui ont parfois trois vies, mais c’est différent.. », sans parler de l’Islam.
   Son succès auprès de gens « exigeants en justice », et donc rejetant « l’injustice » de la conception romaine : « si tu ne communies pas, tu iras en enfer ; hors de l’Eglise, point de salut ».
   « Pour nous, Saint Siméon le nouveau théologien affirme : Il faut mourir pour renaître, et nous naissons pour mourir . Là se révèle la dialectique du monde dans le péché, hors du péché, et dans le salut. La mort, que nous connaissons est une caricature de la qualité sublime qu’est la  Kénosis , le dépouillement ».
   Monseigneur Jean, avec toute la tradition, précise que « le corps et la matière sont éternels « EN SOI ». La mort est venue d’une déviation, elle est la conséquence de la chute, tout comme la maladie ou la vieillesse. « In principio» toute la création est immortelle »!
   Vous comprendrez alors que la réincarnation ne contient pas le mystère de la naissance et de la mort. Ce n’est qu’un esprit entrant dans le corps, comme le bernard l’hermite qui quitte une coquille trop petite pour habiter une coquille plus grande ! Il n’y a pas d’incarnation au sens plein du terme, car l’on ne fait qu’endosser une nouvelle enveloppe.
   Il n’y a plus de personne, mais pour nous, « Dieu nous appellera  par notre nom », principe de « l’union sans confusion ». Parmi la multitude de noms que nous serions supposés avoir habité, au cours des réincarnations successives, lequel choisira-t-il ? « La réincorporation est la négation des épousailles de Dieu avec sa créature, avec sa création, et par voie de conséquence, d’avec sa résurrection ».
   Tout le mystère, tout le fondement de notre foi est absent de la réincarnation, car dans la conception bouddhiste la matière et notre vie ne sont qu’illusions et « la libération consistera à abandonner le monde, à le laisser s’évanouir afin que demeure seulement l’esprit ».
   Ces remarques expliquent le comportement des fidèles de l’hindouisme, religions qui dérive du védisme, et doivent tempérer le jugement psychosociologique que nous, occidentaux, portons sur cette société. Pour elle, la naissance dans une caste déterminée n’est pas le fruit du hasard. Le poids des actes accomplis dans les existences antérieures, détermine la place  dans la hiérarchie des naissances. Ainsi l’inégalité est-elle ressentie, non comme une injustice, mais comme la marque de l’ordre universel. Nous n’avons donc pas à intervenir, à faire irruption pour sauver ceux qui affrontent des difficultés, car nous les empêchons de racheter leurs erreurs passées, et de progresser vers un état de pureté, et de là, vers la délivrance.
   Pour nous, chaque être humain (corps, âme et esprit) est unique, nommé et appelé par Dieu. Et même si l’homme ne s’était pas éloigné de Dieu, « nous pouvons affirmer que le Christ se serait, malgré tout, incarné, parce que Dieu est devenu homme afin que l’homme devienne Dieu. Il n’y aurait point d’amour de Dieu s’Il ne s’était pas uni à celui qu’Il aime ».
   Pour nous qui nous sommes éloignés de lui, nous sommes devenus des « demi-morts, demi-vivants ». C’est pourquoi nous « mourons dans le baptême afin de ressusciter pour l’éternité ».
   « Accepter la réincorporation  supprime la valeur absolue de la création qui ne devient qu’une apparence ou un instrument, un parapluie, un chapeau, un habit » : une coquille vide en quelque sorte. Naturellement nous venons sur terre chargés d’un passé, « car en Adam, nous avons péché, mais en Christ nous sommes sauvés ». Ce profond « en biblique », signifie que « j’étais en Lui ». Oui, nous étions tous en Adam d’une certaine manière ! Nous ne naissons pas seulement que « fils de papa ou de maman », membre d’un arbre généalogique. Nous remontons tous jusqu’à Adam, car tous nos ancêtres ont informés notre ADN , et nous arrivons ici-bas, « chargé, combinés, mais participant à la  Communion des Saints ».              
   Nous tenons à préciser que "cette conception est populaire". Pour nombre de métaphysiciens traditionnels il est évident que " L'être véritable ne peut se manifester deux fois dans le même état". Cette impossibilité d'un retour au même monde " résulte de ce qu'il impliquerait une limitation de la multiplicité des mondes (ou états d'existences) et, par suite, une limitation de la Possibilité Universelle elle même" comme l'a écrit René Guénon, en 1936, à A.K. Coomaraswamy. La sagesse orientale ne dit-elle pas que "ce n'est jamais la même eau qui passe dans la rivière". René Guénon admet que quelque chose puisse se réincarner, mais que ce ne sont que des "éléments psychiques, qui n'ont rien à voir avec l'être véritable, et qui viennent s'intégrer dans la manifestation d'un autre être). Ce transfert de résidus individuels de type psychique explique " les prétendus cas de souvenirs de vie antérieure". Ces intrusions sont  facilitées par " les béances de l'être" lors d'expériences dangereuses au cours desquelles l'homme "oublie la garde de son corps et de son âme". 
Ce peut-être la consommation de drogues, les "voyages hors du corps plus ou moins organisés", et réalisés en dehors de tout cadre régulier, d'autres expériences de recherche de sensation ou de pouvoir, parfois une hyper sensibilité de la personne. 


                                                                        Père Jean Moïse

   

lundi 6 février 2012

Entrée dans le temps de préparation de Pâques

   Nous venons de célébrer Septuagésime, et sommes entrés dans le temps de la préparation de Pâques qui est le chemin vers la Mort et la Résurrection de Notre Seigneur Jésus Christ, et également vers notre propre mort et résurrection.
   Comme l’affirmait le Père Jacques Goettmann : « les trois têtes, et Pères des Alliances Premières, Adam, Noé, Abraham, nous sont donnés comme guides par notre Mère l’Eglise, pour cheminer vers le Royaume, et entrer, par la foi, l’espérance, et l’Amour, dans le mystère de la Divine Charité, "le Mystère dont l’Eglise est pleine : la Trinité » (Origène), le Mystère des trois personnes divines : le Père des lumières, le fils, et l’Esprit Saint, à qui sont le Règne, la Puissance et la Gloire ! Ce mystère dévoilé  dans la Théophanie du Jourdain, nous sera communiqué à Pâques et Pentecôte dans le Baptême, la Chrismation et l’Eucharistie. Le Carême est un chemin laborieux. La Septuagésime nous ouvre les yeux sur nos responsabilités personnelles envers la Vigne du Père, envers les semences du Fils et de l’Esprit, envers l’Offrande du Fils et des "fils de l’Arbre de la Croix" selon l'expression de Jacques Goettman. Le long exil septuagésimal et le jeûne quadragésimal (Carême) sont la germination de la Gloire Incarnée dans notre terre maternelle.

samedi 4 février 2012

Septuagésime

Septuagésime : Dimanche de la Vigne d’Adam
Dimanche 5 février 2012

   Nous faisons mémoire de la vigne du Paradis : l’arbre de la connaissance que devait cultiver Adam, le plan divin dévié par le serpent et l’exil dans les souffrances, les maladies et la mort des ténèbres extérieures.
   Cette liturgie nous dit que l’heure est venue de nous connaitre nous même, dans notre condition de pêcheurs condamnés à la mort, mais invités sur le chemin du retour à l’arbre de Vie car Dieu se manifeste pour annoncer son secours victorieux à l’homme qui est abîmé dans la mort, comme le chante une antienne de ce jour :
                                « Les douleurs de la mort m’environnent                                           ...................................et les tourments de l’enfer m’assiègent.                                                     ...................................Dans ma détresse j’invoque le Seigneur,                                                  ...................................et de son Temple Il entend ma voix »                                         
   L’Evangile de ce jour est le cœur de ce dimanche : c’est l’invitation  à la vigne du Seigneur, L’Alléluia annonce cet Evangile par un verset du psaume 137 :
                                       « Si je t’oublie, Jérusalem,                                                                               .................................que ma droite soit frappée d’impuissance »
Oui ! Notre salut réside dans le fait de faire mémoire de Dieu et du travail qu’Il nous a demandé. Nous sommes une vigne exilée, ravagée, mais bien aimée du Père. Ce père amoureux et miséricordieux espère de nous un fruit, le vin fort et généreux des noces ! Et dans ce long jour ténébreux, où nous sommes plongés, il nous invite, par 12 étapes, 12 temps, 12 heures à cultiver cette vigne que « Sa droite a plantée »
A nous de la cultiver selon Sa volonté.

vendredi 3 février 2012

Le temps des Gésimes

   Les 120 jours qui vont de la Septuagésime (Septante) à la fête de la Pentecôte avec son octave (Pentecôte signifie 50) sont consacrés au mystère pascal qui est le passage de la mort à la Vraie Vie. Ils comprennent 9 semaines de préparation (septuagésime, sexagésime, quinquagésime et Carême), et 8 semaines de fête (la Cinquantaine pascale) qui encadre le Tridium Sacré de la Pâque Chrétienne : le Vendredi Saint, le Samedi Saint, la Nuit et le jour de Pâques, Fête des Fêtes, Solennité des solennités.
   Le premier temps est celui qui s’écoule maintenant dans les tentations et les oppressions, les angoisses de cette vie ici bas.
   Le deuxième est celui qui se passera dans une paix, une béatitude et une joie éternelle que nous gouterons un jour, ainsi que l’affirme Saint Augustin.
   Ce temps liturgique des Gésimes, inconnu en orient, a son origine à Rome, sous Jean III (561-574) évêque de Rome, contemporain de Saint Germain de Paris. Sous Grégoire le Grand (590-604) les liturgies de ces trois dimanches étaient célébrées solennellement dans 3 basiliques cimetériales (Saint Laurent, Saint Paul et Saint Pierre). Deux siècles plus tard elles furent introduites dans nos pays de rite gallicans.
L’architecture de ce temps des gésimes est la suivante: Septuagésime, Adam et la vigne bien aimée du Père, Sexagésime, Noë et les semailles laborieuses du Verbe, dans l'Esprit, pour un monde nouveau, Quinquagésime, Abraham et l'offrande du Fils, la montée à Jérusalem et la vision du mystère d'Amour.                                                                                                                                                                                                                                                                     

jeudi 2 février 2012

La Chandeleur

1. Quarante jours après Noël

Le 2 février Nous célébrons, la présentation de Jésus au Temple.
La tradition juive voulait en effet qu’on présenta, aux prêtres, les  fils premiers nés quarante jours après leur naissance.

Cette date marquait en même temps les relevailles de la mère, c’est-à-dire la reprise de son activité sociale après l’accouchement



2. Pourquoi le mot Chandeleur ?
Il évoque les chandelles qu’on allumait symboliquement au Moyen Age ce jour-là.

Pourquoi des chandelles ? Parce que, lorsque Joseph et Marie arrivent au Temple, un vieillard nommé Siméon les arrête et demande à prendre Jésus dans ses bras.
Il s’exclame : "Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple".

Et c’est parce que Jésus est reconnu comme Lumière du monde par Siméon que cette fête de la présentation prend ensuite l’appellation populaire de fête de la Chandeleur qui comprenait des processions de lumière. 







3. Pourquoi les crêpes ?
Après ces processions, les familles revenaient à la maison porteuse de lumière. Et la soirée se poursuivait autour d’un grand plat de crêpes, car cette gourmandise rappelle par sa forme ronde le disque solaire, donc la lumière !
Elle évoque aussi les offrandes traditionnelles qui se pratiquaient à l’époque de Jésus. En général, on les mange en famille, mais le partage est parfois plus communautaire dans certaines régions.


4. Les petits rites porte-bonheur

Qui n’a pas essayé de faire sauter la première crêpe avec une pièce dans la main pour s’assurer d’une bonne fortune pour toute l’année à venir ?
Qui ne s’est pas désolé de faire tomber sa crêpe au sol en considérant que cela lui porterait malchance ?
 Dans certaines régions de France, on sacrifiait même la première crêpe en la lançant tout en haut de l’armoire : c’était du bonheur garanti !
Personne ne connaît l’origine de cette très ancienne tradition de la crêpe porte-bonheur.