« La réincarnation »
Chers Frères et Sœurs, nous marchons vers le point culminant de notre foi : la semaine Sainte et la Fête de Pâques, la mort et la résurrection de Notre Seigneur Jésus Christ, point d’orgue de son incarnation.
En ces temps où la pensée new-âge et le syncrétisme remplacent l’esprit de synthèse, bouscule, et dépèce les systèmes religieux existants, il me parait indispensable de faire le point sur le sujet de la transmigration des âmes et de « leur réincorporation » (réincarnation).
Je propose donc à votre réflexion un résumé que je fis d’un cours de Saint Jean de Saint Denis qu’il donna le 13 janvier 1970.
Cette antique croyance de la transmigration, nous est venue des Indes. Elle s’épanouit par l’intermédiaire de la Théosophie fondée par Mme Blavatsky, et se diffusa dans de nombreux pays. Cette personne croyait en l’Esprit, mais non au Dieu créateur, son mouvement vint « en réaction d’un 19 ème siècle matérialiste, horizontal et moral ». Une chose est assez curieuse: c'est que cette dame avait commencer par refuser d'admettre la réincarnation d'une façon générale.Dans "Isis unveiled" elle envisageait seulement un certain nombre de cas d'exception.Par exemple un être qui, n'étant plus réellement soumis à la mort , continuerait, pour certaines raisons, son existence terrestre en utilisant successivement plusieurs corps différents. Mais cela se situe en dehors de l'humanité ordinaire!. Ce phénomène donna naissance à un schisme: « l’anthroposophie » de Steiner qui réintroduit le Christ, et une certaine notion de Dieu. Puis déferla l’importante vague de l’hindouisme qui se propagea, même en milieu chrétien, auprès de ceux qui se sentaient mal à l’aise avec le « juridisme et l’injustice chrétienne » de nos misères. Le nouveau discours prend le contre pied : « Vous êtes malheureux, oui, mais vous faites des expériences, vous rachetez votre passé, et, peu à peu, vous vous élevez vers la libération totale ». Le 2ème argument en faveur de la réincarnation est l’expérience de ceux qui, tout à coup, ont la connaissance d’un pays, d’une époque, de personnages qui leur étaient inconnus, et qui d’un coup se sentent comme ayant déjà vécu ces expériences.
Il est bon de préciser que la religion égyptienne n’acceptait pas la transmigration, de même que la Perse, les Celtes « qui ont parfois trois vies, mais c’est différent.. », sans parler de l’Islam.
Son succès auprès de gens « exigeants en justice », et donc rejetant « l’injustice » de la conception romaine : « si tu ne communies pas, tu iras en enfer ; hors de l’Eglise, point de salut ».
« Pour nous, Saint Siméon le nouveau théologien affirme : Il faut mourir pour renaître, et nous naissons pour mourir . Là se révèle la dialectique du monde dans le péché, hors du péché, et dans le salut. La mort, que nous connaissons est une caricature de la qualité sublime qu’est la Kénosis , le dépouillement ».
Monseigneur Jean, avec toute la tradition, précise que « le corps et la matière sont éternels « EN SOI ». La mort est venue d’une déviation, elle est la conséquence de la chute, tout comme la maladie ou la vieillesse. « In principio» toute la création est immortelle »!
Vous comprendrez alors que la réincarnation ne contient pas le mystère de la naissance et de la mort. Ce n’est qu’un esprit entrant dans le corps, comme le bernard l’hermite qui quitte une coquille trop petite pour habiter une coquille plus grande ! Il n’y a pas d’incarnation au sens plein du terme, car l’on ne fait qu’endosser une nouvelle enveloppe.
Il n’y a plus de personne, mais pour nous, « Dieu nous appellera par notre nom », principe de « l’union sans confusion ». Parmi la multitude de noms que nous serions supposés avoir habité, au cours des réincarnations successives, lequel choisira-t-il ? « La réincorporation est la négation des épousailles de Dieu avec sa créature, avec sa création, et par voie de conséquence, d’avec sa résurrection ».
Tout le mystère, tout le fondement de notre foi est absent de la réincarnation, car dans la conception bouddhiste la matière et notre vie ne sont qu’illusions et « la libération consistera à abandonner le monde, à le laisser s’évanouir afin que demeure seulement l’esprit ».
Ces remarques expliquent le comportement des fidèles de l’hindouisme, religions qui dérive du védisme, et doivent tempérer le jugement psychosociologique que nous, occidentaux, portons sur cette société. Pour elle, la naissance dans une caste déterminée n’est pas le fruit du hasard. Le poids des actes accomplis dans les existences antérieures, détermine la place dans la hiérarchie des naissances. Ainsi l’inégalité est-elle ressentie, non comme une injustice, mais comme la marque de l’ordre universel. Nous n’avons donc pas à intervenir, à faire irruption pour sauver ceux qui affrontent des difficultés, car nous les empêchons de racheter leurs erreurs passées, et de progresser vers un état de pureté, et de là, vers la délivrance.
Pour nous, chaque être humain (corps, âme et esprit) est unique, nommé et appelé par Dieu. Et même si l’homme ne s’était pas éloigné de Dieu, « nous pouvons affirmer que le Christ se serait, malgré tout, incarné, parce que Dieu est devenu homme afin que l’homme devienne Dieu. Il n’y aurait point d’amour de Dieu s’Il ne s’était pas uni à celui qu’Il aime ».
Pour nous qui nous sommes éloignés de lui, nous sommes devenus des « demi-morts, demi-vivants ». C’est pourquoi nous « mourons dans le baptême afin de ressusciter pour l’éternité ».
« Accepter la réincorporation supprime la valeur absolue de la création qui ne devient qu’une apparence ou un instrument, un parapluie, un chapeau, un habit » : une coquille vide en quelque sorte. Naturellement nous venons sur terre chargés d’un passé, « car en Adam, nous avons péché, mais en Christ nous sommes sauvés ». Ce profond « en biblique », signifie que « j’étais en Lui ». Oui, nous étions tous en Adam d’une certaine manière ! Nous ne naissons pas seulement que « fils de papa ou de maman », membre d’un arbre généalogique. Nous remontons tous jusqu’à Adam, car tous nos ancêtres ont informés notre ADN , et nous arrivons ici-bas, « chargé, combinés, mais participant à la Communion des Saints ».
Nous tenons à préciser que "cette conception est populaire". Pour nombre de métaphysiciens traditionnels il est évident que " L'être véritable ne peut se manifester deux fois dans le même état". Cette impossibilité d'un retour au même monde " résulte de ce qu'il impliquerait une limitation de la multiplicité des mondes (ou états d'existences) et, par suite, une limitation de la Possibilité Universelle elle même" comme l'a écrit René Guénon, en 1936, à A.K. Coomaraswamy. La sagesse orientale ne dit-elle pas que "ce n'est jamais la même eau qui passe dans la rivière". René Guénon admet que quelque chose puisse se réincarner, mais que ce ne sont que des "éléments psychiques, qui n'ont rien à voir avec l'être véritable, et qui viennent s'intégrer dans la manifestation d'un autre être). Ce transfert de résidus individuels de type psychique explique " les prétendus cas de souvenirs de vie antérieure". Ces intrusions sont facilitées par " les béances de l'être" lors d'expériences dangereuses au cours desquelles l'homme "oublie la garde de son corps et de son âme".
Ce peut-être la consommation de drogues, les "voyages hors du corps plus ou moins organisés", et réalisés en dehors de tout cadre régulier, d'autres expériences de recherche de sensation ou de pouvoir, parfois une hyper sensibilité de la personne.
Nous tenons à préciser que "cette conception est populaire". Pour nombre de métaphysiciens traditionnels il est évident que " L'être véritable ne peut se manifester deux fois dans le même état". Cette impossibilité d'un retour au même monde " résulte de ce qu'il impliquerait une limitation de la multiplicité des mondes (ou états d'existences) et, par suite, une limitation de la Possibilité Universelle elle même" comme l'a écrit René Guénon, en 1936, à A.K. Coomaraswamy. La sagesse orientale ne dit-elle pas que "ce n'est jamais la même eau qui passe dans la rivière". René Guénon admet que quelque chose puisse se réincarner, mais que ce ne sont que des "éléments psychiques, qui n'ont rien à voir avec l'être véritable, et qui viennent s'intégrer dans la manifestation d'un autre être). Ce transfert de résidus individuels de type psychique explique " les prétendus cas de souvenirs de vie antérieure". Ces intrusions sont facilitées par " les béances de l'être" lors d'expériences dangereuses au cours desquelles l'homme "oublie la garde de son corps et de son âme".
Ce peut-être la consommation de drogues, les "voyages hors du corps plus ou moins organisés", et réalisés en dehors de tout cadre régulier, d'autres expériences de recherche de sensation ou de pouvoir, parfois une hyper sensibilité de la personne.
Père Jean Moïse