Autour des Templiers
A l'approche de l'année 2014, nous
verrons de plus en plus fleurir de la littérature autour de l'exécution du
grand maître de l'Ordre du Temple. Cela ira du plus sérieux au plus délirant,
toutes les occasions étant bonnes pour se mettre en avant! Effectivement nous
fêterons le 700 ème anniversaire de la mort stupide et scandaleuse des derniers
dignitaires de l'ordre, exécutés par un pouvoir capétien ayant perdu son
enracinement et sa dignité au profit du « tout est bon pour réussir
et pour s'enrichir ». Le roi Philippe le Bel et ses conseillers ayant
oublié le magnifique testament de Saint-Louis le neuvième du nom. Le besoin de
remplir des caisses vidées par une politique irresponsable a amené ce roi et
ses conseillers à faire n'importent quoi! L'élimination, O combien intéressée,
des Templiers a suivi toute une stratégie indigne d'un grand monarque. Déjà en
1302, après la déconfiture de Courtrai le roi avait eu recours à l'altération
des monnaies ce qui faisait de lui un véritable escroc. Cela avait été suivi
par l'expulsion des banquiers Lombards puis par celle des juifs du Languedoc
après, bien évidemment, avoir confisqué leurs biens, et redorer ainsi le
trésor royal. Afin de sauver son "image
de marque" le conseil du roi pratiquait toujours de la même façon :
salir le plus possible ce qu'ils voulaient abattre, telle était sa méthode, et
cela réussissait malheureusement trop bien.
Il est important de rappeler que
l'Ordre du Temple n'était qu'un ordre chevaleresque parmi d'autres, qui se
feront concurrence, mais collaboront aussi très souvent ensemble. Ils sont les
purs produits de la réforme grégorienne qui avait pour but de réformer l'Eglise
et de la soustraire à l'emprise néfaste des laïques, mais également de
s'opposer de façon légale à la violence chevaleresque. La création d'ordres
militaires religieux offrait ainsi aux chevaliers occidentaux, plus ou moins
disciplinés, une ascèse propre "comparable à l'ascèse monastique",
tout en leur permettant de continuer à combattre dans le monde, en suivant bien
évidemment la voie droite fixée par une règle religieuse. La violence
chevaleresque est littéralement ré-orientée vers ce que Saint Augustin a appelé
une "guerre juste", ce qu'était la croisade d'après le pape
Urbain II. L'Ordre du Temple et l'Ordre de Saint-Jean l'hospitalier étaient
internationaux à l'origine. Progressivement ils donneront naissance à des
ordres nationaux tels que les "Porte-Glaives", les "chevaliers
teutoniques", l'ordre de "Saint Georges", etc.
Tous les ordres ne furent pas créés
lors des premières croisades. Par contre c'est à cette époque qu'ils furent
militarisés. Peu connus avant les
croisades, ces ordres anciens étaient essentiellement hospitaliers et installés
au Moyen-Orient. On peut citer un ordre occidental qui était plus ou moins
confidentiel : l'ordre d'Amus, qui aurait été créé en 804 à Toulouse. Au
Moyen-Orient, dès 648, Jean de Chypre préside à la naissance de l'ordre
militaire et hospitalier de Saint Lazare de Jérusalem. Mais selon « la belle
histoire » cet ordre spécialisé dans la prise en charge des lépreux est
selon Louis XIV" le plus ancien ordre de la chrétienté", et pour certains son origine est même pré-
chrétienne : il aurait été créé par Jean Hyrcan (134 – 104 avant J-C). Ce fils de
Simon Macchabée, qui était grand prêtre et prince du peuple juif, aurait
utilisé l'argent qu'il avait retiré du tombeau de David pour financer ce la
création d'un hôpital qui soignait les lépreux de Jérusalem!
Père Jean Moise.